[Suite à un retard voyageur abandonné sur la voie, l’envoi de cette newsletter a été retardé. La direction et le collège des Séraphins vous présentent ses plus plates excuses]
Il faut revenir à la nature ; marcher pieds nus sur l’herbe où l’aube a déposé sa rosée. Marcher de façon si délicate que, le pied en frôlant l’herbette, frémisse sous la fraîcheur sans enlever une seule goutte d’H2O.
Nous devons sentir le monde sans l’emprunter. Nous sommes des bêtes. Redevenons le crapaud qui chante à la tombée du jour, la fourmi ouvrière dont le pas secoue un petit grain de poussière, le moineau étourdi par son reflet dans l’eau ou même la pie voleuse au bec blessé par le sang des cerises.
Redevenons nous-mêmes.
Cerisier,
nos souffles
en partage
je t'inspire tu m'inspires
nous nous respirons
ton parfum
entre en moi
et réveille
mes fleurs intérieures
j'expire
le noir sort de moi
tu en fais du beau
du vert
du vivant
une danse des souffles
je t'en prie
apprends-moi la patience
apprends-moi
à parler à voix basse
rayonner en silence
à unir
force et finesse
à tenir debout
à ouvrir les bras
toujours plus grands
à laisser courir en moi
apprends-moi à vieillir
avec des fleurs toujours fraîches
Mélanie Leblanc, Haute tension, Poésie française d'aujourd'hui, Le castor Astral
L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.
Mélanie Leblanc (1980 — ∞ ), vit en Normandie et écrit sur de nombreux supports, y compris les corps de ses lecteurs ou même des potirons. Des vers qui se reflètent à la lumière des citrouilles. (la poétesse en Halot-Queen)
La poétesse connait tous les vergers de Normandie, de Caen à Sotteville-lès-Rouen en passant pas le Havre. Nouvelle Eve, elle croque les fruits sans pourtant jamais chuter (la poésie en parachute)
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